Voix d'Étrurie. La représentation de l'antiquité étrusque dans la littérature européenne (1840-1940)

Voix d'Étrurie. La représentation de l'antiquité étrusque dans la littérature européenne (1840-1940)

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Voix d'Étrurie. La représentation de l'antiquité étrusque dans la littérature européenne (1840-1940)
Conférence de Chiara Zampieri (KU Leuven), dans le cadre des conférences du Groupe d’études étrusques et italiques, GEEI, le 6 février 2024. « [G]li Etruschi non parlano ». C’est par ce constat que l’historien Arnaldo Momigliano met en avant le hiatus discursif qui sépare irrémédiablement les Étrusques d’autres civilisations anciennes, notamment des Grecs et des Romains. Au contraire de ces derniers qui, au cours des siècles, ont eu la possibilité de se raconter à la postérité et de faire entendre leur voix par des mots, des textes et, de façon plus générale, des documents écrits, les Étrusques, quant à eux, demeurer verbalement silencieux. Leur histoire a en effet la particularité d’être «un silence de l’histoire», voire une histoire qui a été construite a posteriori en passant non pas par des sources écrites de première main issues des Étrusques eux-mêmes mais par l’intermédiaire d’autres voix, d’autres discours et d’autres récits. À cet égard, les années 1840-1940 constituent une période particulièrement intéressante en ce qu’elles correspondent au moment durant lequel l’archéologie – et la branche de l’étruscologie tout spécialement – se consolide et s’impose progressivement dans le panorama académique européen comme une discipline scientifique à part entière. Qui plus est, c’est précisément dans ces années qu’ont lieu certaines des découvertes archéologiques sur les Étrusques parmi les plus importantes et les plus spectaculaires, y compris les découvertes du Sarcophage des Époux et de l’Apollon de Véies. Dans ce contexte de ferveur archéologique et de découvertes époustouflantes, le défi de combler le vide tant discursif que symbolique entourant l’antiquité étrusque a été relevé par plusieurs historiens et archéologues, mais aussi – et pour la première fois – par nombre d’écrivains et d’artistes de l’Europe entière. Par le biais d’une sélection de cas d’études, dans le cadre de cette présentation il s’agira de montrer comment des romanciers, des poètes et des archéologues de l’époque comprise entre 1840 et 1940 ont réussi à prêter leur voix aux Étrusques silencieux en se faisant à chaque fois des interprètes privilégiés du patrimoine monumental que cette civilisation a laissé derrière elle.