En dépit d’un passage de César trop rapidement interprété comme un rejet total de l’écriture, les Gaulois ont laissé une riche documentation épigraphique, en alphabet grec puis en alphabet latin, qui s’est rapidement accrue dans les dernières décennies en raison des efforts énormes accomplis par l’archéologie.
Quoique notre connaissance de la langue demeurelacunaire, il est possible de se faire une idée des usages variés de l’écriture entre la conquête de la Narbonnaise (125 à 121 avant notre ère) et des Trois Gaules (58 à 50 avant notre ère) et une époque aussi récente que le début de l’Antiquité tardive. L’écriture gauloise est d’abord monumentale, jusqu’à ce que le latin se généralise dans les inscriptions destinées à un vaste public, vers 100 de notre ère ; ensuite, le gaulois se maintient très longtemps dans des genres de textes plus modestes, destinés à une lecture privée, comme la comptabilité sur terre cuite, ou clandestins, comme les malédictions sur plomb. La disparition totale du gaulois dans tous ses usages écrits et oraux doit être datée très tard, peu de temps avant la fin même de l’empire romain.
EMMANUEL DUPRAZ
Emmanuel Dupraz, professeur chargé de cours à l’Université libre de Bruxelles, directeur d’études cumulant à l’EPHE - PSL, est spécialiste des langues et des épigraphies italiques et celtiques antiques. Sa dernière monographie, parue en 2022, porte sur l’ombrien et s’intitule « Aufbau und Komponenten der umbrischen Ritualbeschreibungen: die Iguvinischen Tafeln II, III und IV » (Buske Verlag, Hamburg). Ses travaux prennent en compte à la fois la morphosyntaxe des langues de l’Italie et des Gaules, y compris dans une perspective comparatiste, et les usages de l’écriture qui nous documentent ces langues, c’est-à-dire la pragmatique et la socio-linguistique de celles-ci.
CYCLE DE CONFÉRENCES :
Page consacrée au cycle de conférences comprenant la brochure : https://ilara.hypotheses.org/13497
L’écriture a été inventée, de manière indépendante, en plusieurs endroits et dans des contextes toujours différents : en Mésopotamie et en Égypte à la fin du IVe millénaire, dans le monde égéen et en Chine au IIe millénaire, dans la vallée de l’Indus au IIIe millénaire, en Amérique centrale au Ier millénaire avant notre ère.
Par des chemins multiples, les écritures alphabétiques diverses dérivent de ces premières traditions écrites. Autant que des outils de notation linguistique, les écritures sont des modes de communication visuelle et des marqueurs d’identités culturelles, reflétant les sociétés anciennes qui les ont créées, transmises et transformées.
Ce cycle de conférences présente une partie de ces écritures et la richesse de leur histoire. Les conférences, données par des spécialistes des écritures en question, s’adressent à un public large.
INFORMATIONS PRATIQUES :
• Les conférences se déroulent sous la forme d’événements Zoom, les jeudis de 18h30 à 19h30.
• Inscription sur l'Eventbrite de l'EPHE. Le lien Zoom vous sera transmis juste avant la réunion : https://www.eventbrite.fr/d/online/ephe/?page=1
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L’ILARA en Ligne est la branche virtuelle de l’Institut des Langues Rares de l’École Pratique des Hautes Études (PSL, Paris). Elle explore les langues peu décrites, peu étudiées, peu parlées, ou disparues.
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